Cambodge, années 60. Influencés par les radios US, les musiciens locaux développent un son unique, entre tradition et pop. Une scène vibrante, anéantie brutalement par l’arrivée au pouvoir des Khmers rouges.
dans le cadre de
f.a.m.e 2015 - film & music experience
Don't Think I've Forgotten - Cambodia's Lost Rock and Roll
En compétition, première parisienne
de John Pirozzi (USA/KH/FR, 2014, 105’, VOSTF)
Un documentaire qui commence comme un rêve pour “digger” et collectionneur de pépites musicales. Et qui se poursuit comme une fresque historique bouleversante et sanglante.
Dans les années 60 et 70, les musiciens cambodgiens sont à l’écoute des radios américaines qui émettent depuis le Viêtnam. Ils mêlent ces influences aux mélodies et aux rythmes de leur musique traditionnelle, pour donner naissance à une scène et à un son unique. Toute une jeunesse embrasse avec enthousiasme la culture occidentale, et danse au rythme de Sinn Sisamouth et Ros Sereysothea. La guerre, les retournements successifs du prince Sihanouk, puis l’arrivée au pouvoir des Khmers rouges en 1975 viendront balayer ce mouvement. Intellectuels, artistes et musiciens sont arrêtés et éliminés. Débute alors un des génocides les plus brutaux de l’histoire : 2 millions de personnes, soit un quart de la population cambodgienne, y laisseront leur vie.
Dans son précédent documentaire, Sleepwalking Through the Mekong, le réalisateur John Pirozzi accompagnait le groupe californien Dengue Fever, spécialisé dans les reprises de la musique cambodgienne des années 60/70, lors de leur premier voyage le long du Mekong. Il poursuit ici son exploration de cette culture méconnue, qui a bien failli disparaître sans laisser de traces.
À travers des archives somptueuses et des témoignages bouleversants, Don’t Think I Have Forgotten nous projette dans la violence de l’histoire, à travers la disparition et l’anéantissement de tout un pan de la culture cambodgienne, l’extinction pure et simple d’un genre musical et de ses protagonistes.