Dans son ouvrage "L’Occupation du monde", l’historien Sylvain Piron appelle à prendre du recul pour remonter aux racines de la crise écologique et propose une trousse de secours pour des temps difficiles. Il engage une conversation inédite avec le philosophe Dominique Bourg pour scanner notre inconscient théologique.
Face à l’aggravation des crises environnementales qu’elle a provoquées, la société industrielle semble frappée d’aveuglement. Elle est bercée de l’illusion que tout finira par s’arranger, grâce à la souplesse du marché, l’innovation technique et l’inventivité du capital. Toute une mythologie économique entrave ainsi la réflexion et la perception de la gravité de la situation.
Dans le livre L’occupation du monde paru aux éditions Zones Sensibles, Sylvain Piron cherche à défaire cette mythologie et tente de dresser un tableau de ce que l’on peut appeler "le problème économique", c’est-à-dire le problème culturel, social et métaphysique que pose la place prise par l’économie dans le monde contemporain. Il remonte le fil historique du désastre vers lequel nous avançons, jusqu’au début du second millénaire de l'ère chrétienne.
Les intervenant·e·s
- Sylvain Piron : historien, médiéviste, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Il a publié L'Occupation du monde (2018) et Dialectique du monstre (2015) aux éditions Zones Sensibles.
- Dominique Bourg : philosophe, professeur ordinaire à la Faculté des géosciences et de l'environnement de l’Université de Lausanne, il a publié une vingtaine d'ouvrages dont le dernier est Une nouvelle Terre (Desclée, 2018).
- Clémence Hallé : chercheuse, elle prépare un doctorat à l'École normale supérieure au sein du laboratoire "Sciences, Arts, Création, Recherche" sur les histoires de l'Anthropocène.
- Zones sensibles : maison d'édition spécialisée dans les sciences humaines, établie à Bruxelles et fondée en 2011 par Alexandre Laumonier.