Quand la soft-robotique invente des sculptures semi-organiques et en mouvement, que reste-t-il de la frontière entre vivant et non-vivant ?
En réaction à une société où le corps est un sujet tabou et sa représentation interdite, les travaux de l’Iranienne Yosra Mojtahedi se font sensuels et sensoriels, et touchent parfois à l’érotisme. Dans un paysage clair- obscur, Yosra Mojtahedi montre ce qui doit être caché. Son travail explore différents domaines de l’art, de la science et des technologies sous la forme d’installations, de dessins ou de photographies, révélant des paysages organiques et mystiques, des êtres hermaphrodites et des formes interdites. Avec ses recherches autour de la nature, mais aussi de la place du corps - notamment féminin - dans la société, elle questionne la frontière entre le vivant et le non-vivant.
De son côté, Jonathan Pêpe amorce un travail en perpétuelle mutation. Entre dessins, films et installations vidéo – à la fois interactives, numériques et robotiques – son projet Exo-biote invente une typologie de formes et de mouvements possibles en détournant les technologies de “soft-robotique”. L’installation met en scène des objets- sculptures en mouvement. Ces objets hybrides se gonflent d’air et semblent vivants, suivant leur propre souffle. En créant des simulacres du vivant, Jonathan Pêpe invente une forme d’étrangeté dans son œuvre qui questionne notre rapport aux technologies et notre fascination quasi religieuse dans la technique.
Elle et il dialoguent avec Christian Duriez et Stefan Escaida Navarro, membres du laboratoire DEFROST - Deformable Robotic Software à l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) affilié à l’Université Lille- Nord Europe.
Modéré par Ingrid Luquet-Gad
