Tropicalia

Tropicalia

"Tropicalia" retracera les soubresauts du mouvement tropicaliste brésilien, qui agita le cinéma, la musique, la littérature et l'art à la fin des années 60 et enflamma les âmes et les corps.

   

TROPICALIA
Réal. : Marcelo Machado (87’, Brésil, 2012)
Prod. : Bossa Nova Films
Langue: VOST Anglais


Le tropicalisme fut la révolution musicale et culturelle du Brésil de la fin des années 60. Une période charnière pour ce pays alors en proie à une politique de repli, tandis que sa jeunesse ne rêvait qu'à une seule chose : exploser les frontières et explorer le monde. Ce documentaire nous replonge dans trois années d'effervescence, par le biais d'archives inédites et de témoignages des principaux protagonistes du mouvement (dont Caetano Veloso et Gilberto Gil).

Le tropicalisme (ou « tropicalia ») est le nom donné au mouvement de contre-culture brésilien, apparu en 1967, lors du 3ème Festival de musique populaire brésilienne de Saõ Paulo. Caetano Veloso y chanta « Alegria Alegria » et Gilberto Gil, « Dimanche au parc », deux chansons dont le ton et la liberté contaminèrent très rapidement la jeune scène locale, musiciens, cinéastes, plasticiens, écrivains. Opposés au discours politique de l'intelligentsia de gauche et à l'académisme officiel en vigueur, poètes et paroliers se voulaient les héritiers de la poésie concrète tout en se réclamant du primitivisme « anthropologique » d'Oswald de Andrade. Ils prônaient le fragmentaire, l'allégorique, le quotidien, le corps, l'érotisme, l'humour et la fête en revendiquant le droit à la marginalité.

1968 est l’année clé d’un mouvement qui ne durera pas : la « révolution musicale brésilienne » des tropicalistes connaît une rupture rapide, avec l’emprisonnement et l’exil temporaire de ses deux figures principales : Caetano Veloso et Gilberto Gil. Le tropicalisme apparaît donc comme complètement ancré dans son époque - la fin des années 60 et ses bouillonnements politiques et culturels - et aussi comme le terreau d’un bouleversement de la musique populaire brésilienne, qui contamina également le cinéma (Glauber Raucha en tête) et les autres arts. Fruit d’un important travail de recherche, ce beau documentaire de Marcelo Machado retrace l’histoire de ce mouvement. Caetano Veloso, Gilberto Gil, Tom Zé, entre autres, reviennent sur leurs expériences et leurs combats, en contrepoint d’un montage d’archives qui fait revivre avec intensité toute l’inventivité et la portée éminemment politique du tropicalisme.