Le chercheur et enseignant Enrico Pitozzi dresse un panorama de l’utilisation des technologies branchées au corps du performeur, et l’impact de ces pratiques au niveau physiologique et dans la redéfinition de la présence sur scène.
En partant d'une enquête autour de la composition du mouvemen t, cette communication analyse les différentes stratégies pour lesquelles les technologies, branchées au corps du performeur , permettent de redonner - dans un processus de biofeedback - une « nouvelle géographie » de la perception.
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Dans un cadre d'analyse physiologique, on s'attardera sur des expériences de composition chorégraphiques actuelles qui mettent en jeu la notion de simulation comme relation entre le corps et l'environnemen t : le performeur doit imaginer et projeter son anatomie dans l'espace avant d'agir matériellement. Dans une perspective méthodologique qui prendre en charge des aspects soient visuels que sonore, au niveau des technologies employées, on touchera aussi, à titre d'exemple, l'intervention de dispositif de motion capture qui permettent désormais de « redéfinir » la présence du corps dans la représentation de sa motricité. Ce faisant, en l'absence du corps physique, le mouvement seul demeure et se fait un révélateur objectif de la présence de l'humain par sa signature kinésique singulière.
Si ces notions concernent les aspects de composition du mouvement et convoquent la notion de « présence » du performeur , on prendra aussi en considération les « effets de présence » concernant la réception du spectateur . L'effet de présence témoigne alors du passage d'un « corps » ou de ces traces de synthèse - soit sonore que visuels - qui s'inscrit et trouve place dans la réception du spectateur sous forme d'une survivance qui résonne dans son corps, dans ses muscles selon un processus d'empathie.
Enrico Pitozzi
Enrico Pitozzi enseigne « Formes de la scène multimediale » au Département de Musique et du Spectacle de l'Université de Bologne et « Esthétique des interfaces » à l’Académie de beaux-arts Brera de Milan en Italie.
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Il était professeur invité à l’école Supérieure du Théâtre de l’UQAM à Montréal et il collabore avec l’Universidade Federal de Bahia (Brésil) et Universidade Federal do Rio do Sul do Porto Alegre (Brésil) où il a donné des conférences/séminaires. Il est membre à l’international du groupe de recherche « Performativité et effets de présence » dirigé par Josette Féral et Louise Poissant à l’UQAM. Dans un cadre international, il travaille sur les modalités d’intervention des technologies sur la perception du performeur, sur les aspects neurophysiologiques liés à la composition du mouvement et autour du concept de présence médiatisée sur scène. Il est membre du comité scientifique de la revue « Moringa » (Brésil) et rédacteur co-rédacteur en chef du magazine italien Art'O; il a publié des textes sur la scène européenne, du Canada/Québec et du Japon.
Il a participé à la 37e Biennale de Teatro di Venezia 2005 dirigée par Romeo Castellucci.
Il a publié, avec Annalisa Sacchi, Itinera. Trajectoires de la forme Tragedia Endogonidia, Arles, Actes Sud, 2008 dédié aux travaux de Romeo Castellucci ainsi que les textes Étendre la peau. Scène, perception, dispositifs technologiques, dans L. Poissant et P. Tremblay (dir.), Ensemble / Ailleurs
; Together / Elsewhere, Montréal, PUQ, 2010; Tecnologias da Percepção. Epistemologia do gesto e cena contemporânea, in I. Santana, A. Pereira (dir.), Poéticas technologicas, Salvador de Bahia, Editora da Universidade Federal de Bahia, 2011; Sismographie de la présence, in J. Féral (dir.) Pratiques performatives, BODY REMIX, Presses Universitaires de Rennes, (en cours du 2012), Bodysoundscape. Perception, movement and audiovisual in contemporary dance, in Yael Kaduri The Oxford Handbook of Music, Sound and Image in the Fine Arts, Oxford, Oxford University